Le mot de son ami, Jacques Lefèvbre, lors de ses funérailles :
« Je souhaite, ce matin, être le porte-parole de celles et ceux pour qui Charles restera toujours un homme vivant, un être inspirant. Un homme vivant et inspirant, parce qu’il a aimé la vie avec passion. C’est ce qu’on voit dans son large sourire et ses yeux pétillants.
La vie, il l’a partagée et il l’a célébrée comme mari, comme père, comme grand-père, comme arrière-grand-père. Les murs de sa chambre à Mariemont-Village étaient illuminés par les visages de ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants. Il m’a confié comment il avait recueilli, comme un ultime message d’amour, les derniers battements du cœur de Paulette, au moment où leurs chemins, pour un temps, devenaient différents. Il m’a dit, récemment, comme il était heureux d’avoir des enfants tels qu’Etienne, Agnès et Philippe. Et comme il était content d’être arrière-grand-père.
La vie, il l’a partagée et il l’a célébrée comme ami, comme copain, comme sportif, comme sculpteur, comme gille, comme membre de la confrérie de Saint-Crépin, comme cheville ouvrière d’Enfants du Monde.
Son empathie pour la vie atteinte par la souffrance ou menacée par la maladie l’a orienté vers la médecine. Cette empathie s’est manifestée, de manière exceptionnelle, lorsqu’en Corée, sur l’île de Sorokdo où il soignait les lépreux, il a découvert un nourrisson dans une manne de linge sale : Kim Chi ! Alors, l’homme, le jeune père, le médecin, le croyant ont refusé la fatalité. Avec Paulette, il a prodigué des soins inlassables et créatifs pour sauver cet enfant. Il a cru que l’amour pouvait gagner la partie. C’est l’expérience fondamentale qui a inspiré son engagement sans faille chez Enfants du Monde, ASBL vouée à l’aide aux enfants déshérités du tiers-monde.
Cette force, cette énergie, se manifestaient aussi dans sa manière tonique de remonter le moral de ses patients. Cela, je l’ai connu personnellement !
Même force et énergie chez le sportif qui n’aimait pas perdre, chez le gille qui martelait les pavés de Binche jusqu’aux derniers moments du carnaval, chez le sculpteur qui, d’une bille de bois, faisait naître Saint-Crépin et saint Crépinien, complices d’inénarrables processions de Saint-Ursmer.
Dans cette vie foisonnante et inspirante, on peut trouver un fil rouge, la maxime toute simple mais essentielle, une maxime exigeante de Thérèse de Lisieux : Il suffit d’aimer ».