Sœur Berthe Ouedraogo, de notre maison 246 – Koudougou, nous raconte toutes les difficultés rencontrées lors de la construction du puits de l’école.
Le plus grand souci de nos populations rurales reste l’accès à l’eau potable. Ce besoin vital est encore une réalité qui n’est pas donnée à tous.
De nos jours, il y a encore des villages qui ne disposent que d’un simple puits ouvert, où toutes les femmes doivent tirer l’eau à la corde à une profondeur de 30 mètres ou plus. L’approvisionnement en eau est une grosse corvée pour les femmes et les enfants dans ces zones.
De plus en plus, grâce à des financements d’O.N.G Internationales et aux efforts des gouvernants dans la réduction de la pauvreté, plusieurs villages obtiennent l’eau potable grâce aux forages. Mais souvent, c’est un forage pour tout un village. Pour s’approvisionner, il faut faire une longue file d’attente pendant des heures, voire des jours, avant que son tour arrive. L’eau courante est seulement pour les gens de la ville.
Lorsque nous avons acquis notre terrain en 2012, notre priorité était d’abord l’eau car, sans eau, rien n’est envisageable, donc pas de développement durable. Avoir de l’eau était une nécessité absolue pour nous et aussi pour le profit de la population environnante. Car le terrain qui nous avait été attribué était situé à 5 km du centre-ville dans une zone périphérique semi-urbaine.
Creuser un puits ouvert était moins cher, mais comme nous ne pouvions pas encore résider sur place, son entretien n’était pas évident. Comment faire pour que des enfants ou des gens mal intentionnés ne souillent pas l’eau en jetant des objets sales dedans ?
Alors j’ai lancé un appel en aide à une association italienne pour la réalisation d’un forage. A ma grande joie, elle a répondu favorablement et nous a aidés.
Le financement est arrivé en 2013 et avec beaucoup d’enthousiasme, nous avons fait appel aux techniciens, croyant que dans quelques jours, nous aurions notre forage. Un sourcier est venu détecter 3 points d’eau sur le terrain de l’école maternelle. Aux trois endroits désignés, et par trois fois, les essais ont été stériles. C’était un grand découragement.
En 2015, on nous a conseillé d’autres techniciens. Ceux-ci sont venus avec un géophysicien pour faire des investigations avant de commencer leur travail et ce forage a été positif.
Depuis la réalisation du forage, la population a accouru nombreuse pour construire ses parcelles et s’installer car la zone était lotie, mais à cause du manque d’eau, personne n’osait s’y aventurer. A présent, le nouveau quartier est bien peuplé.
Il arrive qu’un village obtienne un don pour un forage et, après plusieurs essais stériles, les techniciens abandonnent par malchance pour ce village. Il y a de ces zones où il n’y a pas suffisamment de nappes souterraines pour alimenter un forage. Cela est dû peut-être à la mauvaise pluviométrie.
On espérait pouvoir réaliser un deuxième forage sur la parcelle de l’école primaire mais, jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de financement. Les riverains aussi nous ont demandé de les aider à avoir un forage propre au quartier, mais là aussi, nous n’avons rien pu faire.
Merci à Mamy Denise qui n’a cessé de m’encourager à commencer et à recommencer jusqu’à l’aboutissement de ce projet.